Poussières émises par la carrière de Bierghes : des camions évitaient la station de lavage
Suite à une question posée par Ecolo, la bourgmestre Patricia Venturelli a fait le point sur les poussières émises par la carrière de Bierghes.
- Publié le 18-04-2024 à 08h46
Le problème n’est certainement pas résolu mais une petite amélioration pourrait avoir lieu aux abords de la carrière de Bierghes. Dernièrement, des Rebecquois avaient exprimé leur inquiétude et leur colère suite à la présence de nuages de poussières, à proximité du site exploité par les CUP (Carrières unies de porphyre).
Léon Jadin, conseiller communal Ecolo, a souhaité amener le sujet sur la table du conseil communal en interpellant la majorité. Suite à des inquiétudes exprimées par des riverains de la carrière de Bierghes, Madame Venturelli a répondu à une journaliste qui l’interrogeait (article La Capitale Brabant wallon, NDLR) sur les émanations de poussière contenant de la silice cristalline alvéolaire dont nous savons depuis 1996 qu’elle est potentiellement cancérogène et qui présente des risques aggravés de silicose pour les personnes exposées : “Il avait été discuté en comité de suivi d’installer une station de lavage pour les camions, celle-ci devrait être opérationnelle actuellement. Mais nous allons interpeller à nouveau le comité de suivi de la carrière de CUP-Bierghes. Renseignements pris auprès de ce comité dont vous êtes membre, pouvez-vous confirmer que cette station de lavage est fonctionnelle et préciser son mode de fonctionnement ?”
La bourgmestre (Union) a donc fait le point. “La station de lavage est opérationnelle depuis fin octobre 2023, elle se compose d’un pont métallique avec quatre rampes de lavage, trois utilisent de l’eau de récupération tandis que la quatrième a recours à l’eau de distribution. Les responsables viennent d’installer un casse-vitesse métallique à la sortie de la station de lavage, pour obliger les camions à ralentir. Certains passaient sans ralentir à la station de lavage. Il faut ajouter qu’il y a aussi un jet en sortie pour laver les bennes.”
Arrêt de bus à déplacer
Une mesure complémentaire a donc été prise, parce que certains chauffeurs ne s’arrêtaient pas à la station de lavage. Ils emportaient donc avec eux toutes les poussières qui étaient déposées sur la voirie et retombaient dans les environs. À commencer par l’arrêt de bus, où des enfants attendent leur transport en commun pour rentrer chez eux. “Une demande a été formulée auprès du TEC pour déplacer l’arrêt de bus, dont l’emplacement actuel n’est pas idéal, car c’est la zone la plus empoussiérée, a ajouté le président du conseil communal, Dimitri Legasse. Ce sera donc au TEC de choisir le nouvel emplacement.”
Désormais, si le camion ne passe pas par la station de lavage, la barrière ne s’ouvre pas. “C’était une condition dans l’octroi du permis”, a précisé Dimitri Legasse.
La bourgmestre a encore apporté des informations sur le dossier. “Les pistes intérieures au site de Bierghes ont été asphaltées fin novembre pour la première partie et en février 2024 pour la seconde. Elles seront équipées d’un système d’arrosage prochainement, car pour l’instant c’est un camion qui arrose ces pistes. La société prend en charge les coûts du passage d’un camion-brosse sur la Nationale 7, une voirie régionale. Il passe de la mi-mars à mi-octobre à raison de deux fois par semaine, puis une fois par semaine le reste du temps. Ils ont demandé à la société externe qui fournit ce service de passer sur les bas-côtés, où la poussière s’accumule.”
Les camions ne transgressent plus les règles et des actions ont été mises en place. Le problème est-il résolu pour autant ? “Il y a eu des soucis importants mi-2023 au niveau du fonctionnement des installations et des problèmes de poussières ont été constatés, a encore indiqué Patricia Venturelli. Comme dans toutes les carrières, des mesures sont effectuées. À Bierghes, il y a deux types de mesures pour les poussières : les particules totales et les particules insolubles. Pour les particules totales, la jauge est de 2 à Rebecq et plusieurs dépassements ont été constatés. C’est notamment lié aux moissons et autres poussières. Pour les particules insolubles, qui proviennent de l’exploitation, il n’y a pas eu de dépassements des normes en 2023, ni lors des trois premières mesures de 2024.”
L’élue a toutefois été interceptée par une citoyenne, à la sortie du conseil communal, qui lui a signalé la présence, à ses yeux dans des proportions trop élevées, de ces poussières. Que la norme soit respectée ne signifie en effet pas pour autant que la population n’est pas impactée…